“Logica” [Institutiones philosophicae] – cours de philosophie manuscrit des années 1780 – décor à la grotesque.

Manuscrit Fin XVIIIe Siècle. Logica [Institutiones philosophicae]. 1777. 18 x 22,5.

Manuscrit in-4, reliure fin XVIIIe plein veau raciné, dos lisse décoré de fers superposés aux motifs floraux à la grotesque, pièce de titre de maroquin rouge, titre doré, coiffes guillochées, plats encadrés d’un triple filet doré, tranches rouges, large signet de soie bleue, gardes cailloutées, filigrane à la marque “A. GRILAND FIN / POITOU 1777 (?), gravure de René des Cartes philosophe et gentilhomme, à Paris chez Daumont rue St Martin, reliée entre les pages 226 et 227, [4] ff. bl. – 237 pp. paginées, manuscrites en latin, d’une fine écriture lisible – [1] f. bl. – [4] titre et index – [4] ff. bl.

Le manuscrit, que nous datons, grâce au filigrane, des années 1780, est l’exposé de la “Logica”, la première des quatre parties (Metaphysica, Moralis, Physica) que comportent habituellement les “Institutiones philosophicae” à l’usage des collèges. Le manuscrit est articulé autour d’une “Praefatio”, de “Prologomenia seu praenotiones philosophicae”, du “Logica proemium et de trois parties : “de perceptione seu idea” / “de judicio” / “de ratiocinio” / “de methodo”. L’index final est précédé d’une page de titre “Secunda pars philosophiae seu metaphysica” sans suite.

Notre manuscrit est intéressant pour l’histoire de l’enseignement de la philosophie dans les collèges à la fin du XVIIIe siècle. Il semble témoigner de la survivance de la forme scholastique : le raisonnement reste sous-tendu par la logique de la liste traditionnelle d’interrogations : “au sit ? quid sit ? cur sit ? qualis sit ? quotuplex sit ?”. L’exposé est articulé autour de “propositio”, “d’objectio”, de “scholium”, de “corollarium” et des règles syllogistiques “majeure, mineure, conclusion”…La structuration de “l’ars cogitandi” reste fidèle à la présentation quadripartite des cours de logique du XVIIe siècle (perception, jugement, raisonnement, méthode). Il illustre également l’intégration définitive des acquis cartésiens à l’argumentation religieuse, alors même que la tendance du siècle est à la remise en cause de la théorie des “idées innées”.

A l’instar du “Traité de philosophie” de l’abbé Hauchecorne paru en 1784, qui comporte une reproduction de Descartes, notre manuscrit, en incorporant une gravure du philosophe, démontre la permanence de la tradition cartésienne. Elle est patente dans l’exposé “de perceptione seu idea” et dans les articles consacrés aux “de ideis claris et distinctis, obscuris et confusis” ou dans les quatre règles à observer.

Reliure élégante, légères épidermures au plat inférieur, écriture régulière et lisible, intérieur sans aucune rousseur. Très bon exemplaire. Tampon humide “Petit Séminaire de Combrée” [Maine-et-Loire, diocèse d’Angers, fondé en 1810], sur le première page de garde blanche.

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