
Bion, Jean-Marie/ Christin, Charles-Gabriel-Frédéric / Delattre, François-Pascal, Commissaires et Députés à l’Assemblée Nationale. Inventaire des Diamans de la Couronne, perles, pierreries, tableaux, pierres gravées, et autres monuments des Arts et des Sciences existans au Garde-Meuble. Inventaire fait […] par ses Commissaires MM. Bion, Christin et Delattre […]. Paris: De L’imprimerie Nationale, 1791. 13 x 19,5.
Petit in-8, reliure demi-chagrin vert percaliné du XIXe, dos à quatre faux nerfs, caissons à froid, titre doré. Deux parties : 276-[2 f. bl.]-296 p. constituant en l’inventaire fait en conformité des Décrets de l’Assemblée-nationale-constituante, des 26,27 Mai & 22 Juin 1791, par ses Commissaires MM. Bion, Christin & Delattre, députés à l’Assemblée nationale, suivi d’un rapport sur cet inventaire, par M. Delattre.
Le député Delattre rappelle dans son rapport le contexte de l’inventaire décidé par l’Assemblée nationale, quelque jours avant le fuite du roi à Varennes. La rumeur publique dénonce au printemps 1791 “l’enlèvement des diamans de la couronne. A dire de certaines personnes, plusieurs municipalités avoient arrêté des malles pleines de pierreries; on avoit saisi sur la Seine des bateaux complètement chargés des diamans les plus magnifiques. Ces bruits s’accréditoient.”
Les députés sont introduits au Garde-Meuble de la Couronne, place Louis XV (place actuelle de la Concorde, à l’Hôtel de la Marine) le 25 juin 1791, par Marc-Antoine Thierri [Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray, commissaire général de la Maison du Roi, 1784-1792]. Ils travailleront entourés de joailliers et d’experts jusqu’au mois de septembre. Le rapport reconnait la bonne gestion de Thierry, mais constate une perte de valeur de l’ensemble par rapport à l’inventaire de 1774 et rappelle le “bon du roi” en faveur de la Reine en 1785.
Le premier numéro de l’inventaire est consacré au “superbe diamant brillant blanc, appelé le Régent, forme carrée, les coins arrondis, ayant une petite glace dans le filetis, et une autre à un coin dans le dessous, pesant cent trente-six karats quatorze seize, estimé 12 millions“. Un an plus tard, du 11 au 17 septembre 1792, une bande d’individus cambriolèrent le Garde-Meuble…Reliure modeste, plats frottés, coin du plat supérieur manquant, rousseurs notamment sur les premières pages, solide exemplaire. Rare.
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