« L’insurrection de Clamecy », 4-8 décembre 1851 – Emeute sociale dans le département de l’Yonne et réaction à l’annonce du coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte du 2 décembre – La rare relation du sous-préfet Auguste Marlière.

Marlière, A[uguste-Louis], Sous-Préfet De Clamecy. Socialisme – Insurrection De Clamecy. 1856. 16 x 24.

In-8, reliure de plein maroquin vert de l’époque, dos à quatre nerfs orné de caissons à doubles filets dorés, auteur et titre dorés, « 1851 » dorée en queue, plats encadrés d’un double filet à froid souligné de filets dorés et d’un décor central à froid, dentelle intérieure, gardes de soie blanche, tranches dorées, [6]-V-[4], 16-244 pp., suivie de XXIV pp. d’appendice.

Très rare relation de l’insurrection qui éclata dans le département de l’Yonne, à Clamecy, sous-préfecture de 6200 âmes, à la suite du coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851. Le mouvement semble avoir réuni, face à la Constitution bafouée et aux signes précurseurs de la répression, dans un contexte social propre au département de l’Yonne, la bourgeoisie républicaine, des paysans métayers et des flotteurs de bois, qui assuraient le flottage des bois venus des forêts du Morvan vers Paris. L’insurrection dura quatre jours, du 4 au 8 décembre. La Mairie fut occupée et les insurgés libérèrent les opposants au pouvoir qui avaient été emprisonnés. Le préfet accompagné de la troupe reprit la ville. La répression fut implacable, marquée par plusieurs centaines de condamnations, dont certaines à mort ou au bagne de Toulon, et de déportations à Cayenne ou en Algérie. Un monument « La colonne » sera érigé en 1884 sur les hauteurs de Clamecy au Crot-Pinçon, afin d’entretenir la mémoire de la résistance des Clamecyois au coup d’Etat de 1851.

Auguste-Louis Marlière, originaire de Saint-Quentin et protégé de Louis-Napoléon Bonaparte, fut nommé sous-préfet de l’arrondissement de Clamecy le 16 décembre. La tonalité de sa relation est est un hommage à l’action du Prince-Président, jusque dans sa politique de répression. Mais elle a l’avantage de faire revivre l’insurrection et d’en analyser les ressorts locaux, mais aussi nationaux.

Les 40 premières pages mettent en perspective les réalités sociales de Clamecy et notamment l’importance de la population des flotteurs. Rappel est fait des émeutes de 1763 ou de 1833. La suite est articulée autour de deux grands chapitres « La situation de Clamecy de 1848 à 1851 » et « L’insurrection » et se termine par des pièces justificatives. L’ensemble constitue une contribution importante à l’histoire de la Seconde République, aux espoirs avortés de la « République des petits » en province et à l’étude du contexte social de l’avènement du Second Empire.

Bonne reliure, coins un peu émoussés et quelques points d’usure, salissures sur les gardes, rousseurs éparses. Ex-dono manuscrit de l’époque sur la page de garde « à ma fille chérie » avec une signature illisible et notation manuscrite « Petite page d’une grande histoire » signée A M (Auguste Marlière?). Rare et bon exemplaire.(B42)

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