[Ardemani, Giovanni Battista – Arnobio, Cleandro]. Tesoro delle Gioie : trattato curioso, nel quale si dichiara breuemente le virtù, qualità, e proprietà delle Gioie […] Raccolto dall’academico Ardente Etereo. Reuisto, & accresciuto dall’academico Cassinense Inquieto.. In Venetia: Per Il Conzatti, 1676.
Volume in-12, reliure vélin souple d’époque, titre à l’encre noire au dos, 214 p., page de titre ornée d’une vignette florale.
Petit traité sur les pierres précieuses et leurs propriétés « come perle, gemme, auori, vnicorni, bezaari, cocco, malacca, balsami, contr’herba, muschio, ambra, zibetto. [E] molt’altre cose più famose, e pregiate di tutti li diligenti scrittori antichi, moderni, arabi, greci, latini, italiani, sacri, & altri; lodate, stimate e conosciute saluteuoli e medicinali. »
Petit traité rare et intéressant, car il témoigne en plein XVIIe siècle de la permanence des croyances sur le rôle des pierres précieuses, ornement du corps mais aussi amulettes magiques dotées également de vertus thérapeutiques. Notre lapidaire vénitien rappelle l’histoire et le pouvoir de chaque pierre : la hyacinthe, par exemple, « délivre du danger de la peste, fortifie le cœur, éloigne la tristesse et engendre la gaieté, rend les membres plus vigoureux et procure le sommeil »; la topaze « premièrement placée sur une blessure arrête le sang, deuxièmement elle est efficace contre les hémorroïdes, troisièmement contre les frénésies, quatrièmement contre les accès de colère, cinquièmement contre les passions lunatiques, sixièmement elle chasse la mélancolie ». Marque d’auréole sur les premières pages, et sur les bas de pages en fin d’ouvrage, que l’on retrouve sur le plat inférieur, mention manuscrite en bas de la page de titre d’une écriture du XVIIe ou XVIIIe « della libreria dello Spirito Sto di Ravena » [bibliothèque de l’abbaye Spirito Santo de Ravenne] et ex-libris sous forme d’un tampon XIXe « BIBL. CL. REG. SP. S. RAVENAE ». Belle provenance et bon exemplaire.
Gallonio, Antonio. De Sanctorum Martyrum Cruciatibus. Coloniae (Cologne): Apud Joan Gymnicum, 1602. 10 x 16.
Volume petit in-8, reliure plein maroquin bleu nuit, signée Petit Successeur Simier, dos à cinq nerfs à caissons ornés, titre et date dorés, filets et dentelles d’encadrement sur les plats, filets dorés sur les coupes, dentelles intérieures sur les chasses, doublures et gardes papier peigne, tranches dorées ciselées, (14) – 21 gravures – 376 p. (40). Page de titre au signe de La Licorne, de l’imprimerie Gymnicus.
Rare seconde édition latine du traité en langue italienne « de trattato degli instrumenti di martirio » paru à Rome en 1591, du père Gallonio (1556-1605), proche de Philippe Néri, le fondateur de la Congrégation de l’Oratoire en 1575.
Le traité est un véritable répertoire érudit des tortures endurées par les martyrs de l’Eglise primitive. Il s’articule autour de neuf chapitres, qui traitent à la suite, des techniques et des instruments employés : crucifixion, suspension, roue et poulie, flagellation, cheval de bois, griffes de fer, brûlure…Les gravures légendées (d’après Antonio Tempesta), reliées en tête après les dédicaces, renvoient au différents chapitres. Important index thématique.
Le traité et les gravures réalistes et poignantes, exemplaires de l’iconographie de la Contre-Réforme, sont une apologie de la sainteté et une glorification du courage des martyrs. Belle reliure. Très bon exemplaire. Rare.
Gallonio, Antonio. De Sanctorum Martyrum Cruciatibus. Coloniae (Cologne): Apud Joan Gymnicum, 1602. 10 x 16. Volume petit in-8, reliure plein maroquin bleu nuit, signée Petit Successeur Simier.
Ventura, Comino], [Du Fossé, Nicolas (trad.)]. Trésor politique divisé en trois livres, contenant les relations, instructions, traictez et divers discours appartenans à la parfaicte intelligence de la raison d’Estat…. Paris: Chez Rolin Thierry, Rue Sainct Jacques, Au Soleil d’Or, 1608. Edition Originale. 18 x 25.
Fort in-4, reliure plein veau de l’époque, dos à cinq nerfs soulignés d’une roulette dorée, entre-nerfs ornés de cinq fleurons dorés dans un losange central avec aux angles quatre écoinçons triangulaires, roulette dorée sur le coupes, tranches jaspées de rouge, vignette de titre, bandeaux, [12]-1096 pp.
Titre complet : » Trésor politique divisé en trois livres, contenant les relations, instructions, traictez et divers discours appartenans à la parfaicte intelligence de la raison d’Estat, et de très grande importance à l’entière cognoissance des interests, pretentions, desseins et revenus, des plus grands princes et seigneurs du monde, dédié à Monseigneur le Prince. »
Rare première édition [la seconde date de 1611] de la traduction française de l’ouvrage italien paru à Milan en 1600-1601 et publié par l’éditeur Comino Ventura sous le titre « Tesoro politico cioè relationi instruttioni trattati, discorsi varii d’ambasciatori « … Le privilège est accordé à Nicolas du Fossé, libraire ordinaire de Monseigneur Henry de Bourbon, prince de Condé, auquel l’ouvrage est dédié. L’achevé d’imprimer est daté du 22 mars 1608. Au verso du privilège est mentionné qu’il s’agit d’une édition partagée entre Nicolas du Fossé, Rolin Thierry et Pierre Chevalier [ses beaux-frères] et Olivier de Varennes.
« Le Trésor politique » est un des ouvrages politiques les plus importants de la première moitié du XVIIe siècle. Paradoxalement, l’ouvrage n’avait pas donné lieu à des études approfondies, notamment « sur ses origines et les raisons pour lesquelles il a pu être composé », avant les travaux de l’historien Jean Balsamo (cf. « Les origines parisiennes du Tesoro politico, 1589« , in B.H.R, t. LVII/1, Droz, 1995). Rappelons seulement que la première édition du « Tesoro politico » est en italien et qu’elle parait en 1589 – alors qu’Henri de Navarre assiège Paris – sans nom d’auteur, ni d’éditeur et sous une fausse adresse typographique. L’ouvrage se présente comme un « recueil de relations diplomatiques, de rapports et de textes théoriques, qui offrait la documentation la plus précise sur les cours d’Europe et sur certains pays lointains, la Turquie, la Chine. Il proposait les analyses les plus fines de leurs relations et de leurs conflits, qu’il éclairait de surcroit, dans une perspective anti-machiavélienne, de la notion nouvelle de « raison d’Etat ». (in J. Balsamo).
Articulé autour de trois livres, notre édition française reprend les trois parties de l’édition italienne de Comino Ventura et s’ouvre par un discours théorique « Des fondements de l’Estat & instruments de la domination ». Mais à la différence des éditions italiennes, l’édition française de 1608 ne comporte plus la » Relatione delle divisioni di Francia », qui faisait état de la guerre civile qui divisait la France en deux camps. » Le discours de la France « , attribué à l’ambassadeur vénitien Michele Suriano, occupe la fin du premier livre ((pp. 463-480)) et s’efforce » de représenter le plus que faire que se pourra la vraye image de la fortune de ce royaume…les causes de sa grandeur, & les accidents qui l’ont faict tomber nouvellement aux périls où elle se trouve « . Notons que le » Discours » se termine sur la question de la réunion des » Estats » : » …mais depuis que chacun [chaque roi] se mit à vouloir plus que ce qu’il devoit vouloir : on oublia la coustume de tenir les Estats « …
» Le Trésor politique » dresse un tableau politique du monde chrétien et de ses confins à la fin du XVIe siècle, expose les rapports de force entre les Empires et les Etats, et s’interroge sur la puissance ottomane. Ouvrage de compilation de relations diplomatiques, traité de l’art de gouverner, ou ouvrage de géopolitique avant la lettre, » Le Trésor politique » est à mettre en regard, notamment, de » La République » (1576) de Jean Bodin, de » La Ragion di Stato » (1589) ou des » Relazioni universali » (1594-96) de l’italien Giovanni Botero, dont l’éditeur était également Comino Ventura…
Reliure classique du XVIIe, coiffes abîmées et petits manques en tête et en queue, mors fendus sur le plat supérieur, galerie de vers au plat inférieur, plats sans épidermure et coins en bon état, marge de la première garde blanche fragile, pointes de rousseurs éparses, manque en bas de la page 878 sans atteinte au texte, bon intérieur. Mentions manuscrites sur la page de titre : » Catalogo inscriptus » et ex-libris » Defenis Magnus Praepositus Ecclesia Tutellensis « [Famille de Fénis à Tulle, François-Martial de Fénis, conseiller du roi, grand prévost de l’Eglise de Tulle, descendant de Martial de Fénis (procureur du roi) et de Pierre de Fénis (1571-1659), lieutenant général de Tulle, ex-libris constaté sur une édition de 1688 – vente Giraud-Badin].
Marque de Simon de Colines à la devise « Hanc aciem sola retundit virtus » , « la vertu seule émousse cette lame« , allégorie du Temps, sous les traits d’un vieil homme ailé, mais aux pieds de taureau, utilisée par l’imprimeur Roubert Fouët. (Frontispice de « Praxis beneficiorum » du civiliste et canoniste Pierre Rebuffe, Paris, 1623).
Marque de Michel Sonnius à la devise empruntée à St-Paul « Si deus pro nobis, qui contra nos » (Rom.,8,31), « Si dieu est avec nous, qui sera contre nous ? « , illustré par le doigt divin et le serpent qui jaillit d’un feu. (Frontispice de « De civilibus parisiorum moribus ac institutis, libri III« , c’est à dire le commentaire en latin de la coutume de la Prévosté et Vicomté de Paris ,René Choppin, Paris, 1603).
Marque d’Antoine de Harsy, sous la figure d’un crabe tenant par les ailes un papillon accompagnée de la devise « Matura » [Celeritas], qui associe la lenteur, la prudence du crabe à la vitesse, la légèreté, sinon même l’irréflexion du papillon. (Frontispice « Julii Clari Patritii Alexandrini [Julius Clarus] …Receptarum Sententiarum Opera Omnia / Ioannis Baptistae Baiardi…additiones et Annotationes Ad Julii Clari Receptarum Sententiarum Librum Quintum, Sive Practicam Criminalem, Lugduni, 1609« )
Thuet, [Claude]. La Practicque Du Catéchisme Romain, composé De L’ordonnance Du Pape Pie V. Suivant Le Décret Du Concile De Trente. Paris: Chez la Veuve Nicolas Buon, 1630. 17,5 x 24,5. Livre. Fort volume in-4, reliure plein veau de l’époque, dos à cinq nerfs, caissons fleuronnés avec petits fers dorés aux angles, pièce de titre, titre doré, coupes dorées, page de titre rouge et noir, frontispice gravé par L. Gaultier, [36]-1432-[28]-14 p.
Practique divisée en trois manières d’instruire fructueusement, la 1ère en forme de sermons, la 2e par dialogues & la 3e en forme de méditations. Œuvres très utiles non seulement aux ecclésiastiques, & ayans charges d’âmes, mais aussi aux personnes laïques, désireux de se perfectionner en la doctrine de la foy.
Troisième édition. Docteur en théologie de la faculté de Paris, Claude Thuet (1559-1646) est originaire de Péronne, où il fut chanoine théologal de St Fursi. Il dédicace son catéchisme au Cardinal Frédéric Borromée, archevêque de Milan, cousin germain de saint Charles Borromée [1538-1584, cardinal et archevêque de Milan], qui supervisa la rédaction du catéchisme de Trente ad Parochos paru en 1566 et qui fut le modèle des réformateurs au début du XVIIe siècle. L’ouvrage est intéressant pour apprécier la réforme pastorale post-tridentine en France. Composé, en français et non en latin, de 90 instructions, son objectif est d’associer « doctrine et piété« , « d’instruire et de catéchiser les rudes« . Il « supplée au défaut de la capacité de plusieurs qui n’ayant que fort peu d’estude, n’ayant memes ajambé seulement le sueil d’aucune eschole…« .
Bonne reliure avec deux taches, belle page de titre, quelques notes manuscrites dans les marges, quelques mouillures en coin sans conséquence. Notation manuscrite de 1720 en page de garde faisant référence à une distribution de prix en l’honneur de Gabriel delaunay delamothais (la terre de la Mothaye -commune de Brion dans le Maine-et-Loire – est demeurée dans la famille de Launay du début XVIe jusqu’au XIXe). Ex-libris également de 1661.
Tite-Live. Titi Livii Historiarum Quod Exstat, Cum Perpetuis Gronovii et Variorum Notis – Amstelodami, apud Ludovicum et Danielem Elzevirios, 1665. 12 x 20. Trois volumes in-8, reliure plein veau de l’époque, dos à cinq nerfs ornés de fleurons et de petits fers dorés, titre et tomaison dorés, filets dorés sur les coupes, tranches mouchetées de rouge. Tome I : 24 ff., dont le titre gravé en frontispice, 820 pp., 38 ff. non chiffré. Tome II : daté 1664, 842-[35 ff.] pp. Tome III (daté 1664), 997-[1]-[45 ff.] pp.
Le frontispice représente la déesse Roma, casquée et tenant un bouclier orné de l’inscription SPQR, avec à ses pieds la louve romaine et trois figures allégoriques féminines, l’Europe, l’Asie et l’Afrique, sous le regard du dieu Tibre.
Le premier tome contient les livres I – IX de Tite-Live et les les épitomés des livres XI – XXI; le deuxième, les livres XXI-XXX; le troisième, les livres XXXI – XLV et les épitomés XLVI – CXL. A la fin de chaque tome se trouvent des addenda et des index rerum et verborum. L’ouvrage est dédié à Ferdinand de Fürstenberg (1626 – 1683), prince – évêque de Paderborn et mécène actif.
Notre édition est intéressante pour trois raisons. La première tient à la renommée de son éditeur scientifique : Johann Friedrich Gronovius (1611 – 1671), philologue originaire de Hambourg, formé aux historiens latins à Amsterdam auprès du savant hollandais Vossius, puis professeur à l’Université de Leyde. Il livre dans cette édition variorum un appareil critique qui fera date et dont le texte d’ailleurs sera retenu pour les éditions ad usum Delphini. La deuxième raison réside dans son format in-octavo qui rompt avec les in-12 de poche qui ont fait la fortune de Louis Elzevier (1604 – 1670), ce dernier se retirant en 1664, et de son cousin Daniel (1626 – 1680). L’innovante disposition typographique est la troisième raison. On voit apparaitre ici de manière très moderne des notes, non plus en marges ou entourant le texte, mais infrapaginales sur deux colonnes, annoncées dans le texte et valorisant les variorum de Gronovius, mais aussi ceux d’ humanistes plus anciens tels que Sigonius ou de Henricus Glareanus.(Wilhelm, 1358).
Bonne reliure d’époque, mais manques aux coiffes et mors fendus notamment au premier tome, quelques coins usés, bon intérieur. Ex-libris gravé de couleur rouge sur chaque contre plat aux armes cardinalices et à la devise tiré du psaume de David « Funes ceciderunt mihi in praeclaris ».
Haeften, Benedictus Van / Haeften Benoît. Schola cordis, sive, Aversi à Deo cordis ad eumdem reductio, et Instructio. Antverpiae: Apud Ioannem Meursium et Hieronimum Verdussium,, 1635. 10,5 x 15,5. Petit in-8, reliure plein maroquin bordeaux de l’époque, dos à 5 nerfs sans titre orné aux petits fers, plats encadrés de trois doubles filets dorés « à la Du Seuil » avec des fleurons aux angles des deux encadrements intérieurs, tranches bordeaux, [32]-631-[25], 55 gravures en frontispice de chaque lectio à partir du livre II. Deuxième édition. La première date de 1629.
Le bénédictin Benoît Haeften (Utrecht, 1588 – Spa, 1648) a été prieur puis prévôt de l’abbaye d’Afflighem (Belgique). Le titre d’abbé revenait à l’évêque de Malines, dont dépendait le monastère. L’ouvrage est d’ailleurs dédié à l’archevêque Jacques Boonen. Les oeuvres de Haeften s’inscrivent dans le courant de la Contre-Réforme. Il introduisit dans son abbaye les observances réformées de Saint-Vanne, fonda la Congrégation Bénédictine de la Présentation Notre-Dame. Il restaura ses bâtiments dans le style baroque et fit appel pour leur décoration intérieure à Rubens, à De Craeyer. Proche de Jansénius, il mena une prédication austère qui transparaît dans ses traités de spiritualité. Les gravures, naïves, de la « Schola cordis », oeuvre de Boëtius à Bolswer, illustrent de manière emblématique le rôle du coeur et de l’amour divin dans l’exercice de conversion intérieure. (Landwehr, n.77 b – Praz, p.361). Gravure 31 « Cordis dilatatio » p. 395 doublée. Belle reliure, petites salissures aux marges des premières pages de garde. « Ex-libris Timothei Vincentii Maria…Sacratissimorum cordium J.M… »manuscrit sur la page de faux titre (Congrégation des sacrés coeurs de Jésus et de Marie fondée au XIXe siècle). Rare.
Maimbourg [Louis]. Histoire De La Ligue. Paris: Sébastien Mabre-Cramoisy, 1683. 20 x 27. In-4, reliure plein veau de l’époque, dos à cinq nerfs ornés de fleurons dorés, titre doré, [16 ff.], 539 pp., [13 ff.], marque typographique sur la page de titre, quatre bandeaux gravés sur cuivre en tête de chaque livre, dont trois signés par Sébastien Leclerc (1637-1714), deux culs-de-lampe. Edition originale dédiée à Louis XIV. Histoire de la Ligue Catholique depuis 1574 jusqu’à 1598 par le jésuite et gallican, et bon historien Louis Maimbourg (1610-1686). Frontispice absent, mors fendus, coiffes absentes, coins émoussés, bon intérieur. Ex-libris manuscrit sur la page de titre « Samuel-J. Besnard curé de St Jean des Mauvre[t]s ». [Maine-et-Loire].