“L’art du blason justifié”, 1661, ou les polémiques héraldiques du Jésuite et érudit lyonnais Claude-François Ménestrier.

Ménestrier, Claude-François (Père, de La Compagnie de Jésus). L’art Du Blason justifié Ou Les Preuves D’une Véritable Art Du Blason…avec La Méthode Abrégée Des Principes Héraldiques.. Lyon: Chez Benoît Coral, 1661. Ed. originale. 9 x 15.

Volume in-12, reliure plein veau d’époque, dos à cinq nerfs à caissons ornés de filets et fleurons dorés, titre doré, tranches mouchetées, frontispice gravé composé de six médaillons avec leurs devises, [12 ff. non chiffrés] (Epistre à Monsieur le vicomte de S. Mauris, advertissement, préface) – 371 p.- [5 ff. non chiffrés de tables], sept gravures hors-texte et une gravure in-texte.

Claude-François Ménestrier (1631-1705), jésuite lyonnais, tour à tour professeur au Collège de la Trinité, érudit, historien, prêcheur, artiste marqua son époque. Une partie de son oeuvre est consacrée à ce qu’il appelait “la philosophie des images”, contribuant ainsi à faire de l’héraldique une science. Notre ouvrage y participe.

Mais c’est le ton de l’ouvrage qui amuse à distance et en fait l’intérêt, digne d’une pièce de Molière. Il est une des pièces d’une polémique qui agita le microcosme lyonnais de l’époque. Ménestrier a 29 ans lorsqu’il commet son livre. Brillant, mais inconnu, il s’est attaqué deux ans plus tôt dans son livre “Véritable art du blason” (1659) à Claude Le Laboureur, 60 ans, ancien Prévôt de l’Ile-Barbe, qui avait écrit “Discours sur l’origine des armes” (1658). Le Laboureur avait cloué au pilori le jeune jésuite impudent dans un pamphlet “Epistre apologétique” paru en 1660.

Notre exemplaire est la réponse de Ménestrier qui tente “d’écraser Le Laboureur sous le poids du ridicule”. Le jésuite va jusqu’à inventer et faire graver – c’est le frontispice de notre exemplaire – une suite d’emblèmes et de devises qui ne sont que des jeux de mots sur le nom de son adversaire…les figures des emblèmes sont des herses, des charrues, des jougs et des aiguillons…Ménestrier sera traité de flûteur, jongleur, histrion par Le Laboureur.

Notre exemplaire a été tiré à 1500 ex. (in Recherches sur la vie et les œuvres du Père Ménestrier, P. Allut, 1856).

Coiffes en tête et en queue partiellement abîmées, coins corrects, rousseurs intérieures. Petit cachet de cire à l’intérieur du premier plat, aux armes difficiles à identifier (chevron surmonté de deux étoiles). Rare

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